Paroles d'expert

Stratégie data et finance : pourquoi les métiers doivent reprendre le pouvoir sur la donnée

Dans la plupart des entreprises, la transformation numérique a placé la donnée au cœur des processus. Elle alimente les décisions, soutient l’innovation et constitue un actif stratégique. Pourtant, dans la réalité, la gestion de cette donnée reste encore trop souvent cantonnée aux services IT, sans réelle intégration avec les enjeux métiers. 

Le constat est particulièrement frappant dans le secteur financier. Une récente étude montre que 90 % des assureurs reconnaissent avoir une stratégie data indépendante de leur stratégie métier, et que près de 60 % cherchent à combler cette fracture en réconciliant ces deux dimensions (Deloitte). Ce constat, bien qu’issu du monde de l’assurance, s’applique plus largement aux données financières dans les grands groupes, les banques ou les retailers. 

Chez Calixys, nous pensons qu’il est temps de redonner aux métiers, et en particulier aux directions financières, la pleine maîtrise de leurs données. Car c’est à cette condition que la donnée financière pourra réellement créer de la valeur. 

Une stratégie data encore trop cantonnée à l’IT

Aujourd’hui encore, la majorité des stratégies data sont pilotées par les directions des systèmes d’information. Cette approche, historiquement compréhensible, s’appuie sur des préoccupations techniques : architecture, sécurité, qualité, conformité, stockage. Mais elle tend à réduire la donnée à un objet technique, déconnecté des usages métiers concrets. 

Résultat : les directions financières, pourtant premières consommatrices et exploitantes de la donnée financière, se retrouvent dans une position d’attente. Elles dépendent de la DSI pour faire évoluer leurs outils, accéder à certaines informations, ou mettre en œuvre de nouveaux reportings. Cette situation ralentit les processus et freine l’innovation. 

Les limites d’une approche IT-centrée pour la gestion des données financières

La donnée financière n’est pas une donnée comme les autres. Elle est : 

  • Sensible, car soumise à de fortes exigences de confidentialité et de traçabilité. 
  • Règlementée, en lien avec les normes comptables, fiscales, et les obligations de reporting. 
  • Complexe, du fait de sa volumétrie, de sa diversité de sources (ERP, PSP, outils métiers, bases NOSTRO, etc.), et de la nécessité de justifier chaque écart. 

La confier exclusivement à la DSI revient à cloisonner sa valeur. Les métiers financiers, eux, doivent en permanence analyser, rapprocher, expliquer et décider à partir de cette donnée. Si celle-ci n’est pas facilement accessible, exploitable, ou configurable selon leurs besoins, c’est toute la chaîne de valeur financière qui en souffre. 

Les conséquences sont concrètes : clôtures allongées, écarts non identifiés à temps, charges de travail accrues, et surtout une perte d’agilité dans le pilotage financier.

Aligner stratégie data et stratégie métier : un levier de performance financière

Les lignes bougent. De nombreuses entreprises prennent conscience de la nécessité de mieux relier la gestion de la donnée aux enjeux opérationnels. Dans l’étude mentionnée plus haut, près de 60 % des organisations déclarent avoir lancé des actions pour aligner leurs stratégies data et métier. 

Cela passe par une évolution de la gouvernance : les métiers doivent être associés dès l’amont à la définition de la stratégie data, non seulement pour exprimer leurs besoins, mais aussi pour piloter des cas d’usage concrets. L’objectif n’est plus seulement de collecter et stocker, mais d’exploiter intelligemment la donnée pour répondre aux objectifs opérationnels et réglementaires.

Données financières : pourquoi les directions métier doivent reprendre la main

Chez Calixys, nous observons que les directions financières ont trop longtemps été positionnées en bout de chaîne. Pourtant, ce sont elles qui ont la connaissance métier, les contraintes réglementaires à respecter, les délais à tenir, et les indicateurs à produire. 

Reprendre la main sur la donnée financière, c’est pour elles un impératif stratégique : 

  • Pour garantir une vision consolidée, actualisée et granulaire de leurs flux financiers ; 
  • Pour pouvoir modéliser rapidement des règles de rapprochement, adapter les seuils d’alerte, ou créer de nouveaux reportings en quelques clics ; 
  • Pour identifier et traiter les écarts comptables à la source, sans attendre un retour d’un tiers technique ; 
  • Pour anticiper les risques et gagner du temps sur les processus de clôture, de contrôle, ou d’audit. 

Mais cette réappropriation n’est possible que si les outils suivent. La solution ne réside pas dans un transfert brutal des responsabilités, mais dans une co-gouvernance intelligente avec les DSI, appuyée sur des solutions technologiques adaptées. 

Les conditions du succès : outillage, gouvernance, culture

Pour que les directions financières puissent reprendre la main sur leurs données, trois conditions doivent être réunies :

Des outils pensés pour les métiers

La donnée financière doit être accessible à ceux qui la comprennent. Cela suppose des interfaces intuitives, des modules d’automatisation, et une capacité à gérer la donnée sans dépendance excessive à l’IT. Par exemple, les solutions Calixys permettent aux équipes finance de modéliser elles-mêmes les règles de rapprochement, d’ajuster les critères de matching, ou de suivre les écarts en temps réel. Mais aussi d’un point de vue plus global, d’adapter leur processus et leur stratégie elles-mêmes en cas de changement ou nouvelles contraintes. Cela garanti donc l’agilité des équipes mais aussi de l’entreprise entière en raccourcissant les chaines de validation et en augmentant la collaborativité et l’accessibilité.

Une gouvernance partagée

Il ne s’agit pas de déposséder la DSI de son rôle, mais de créer une collaboration structurée entre IT et finance. Cela passe par des responsabilités claires, une gouvernance projet partagée, et des outils qui respectent les exigences de sécurité et de scalabilité tout en étant orientés métier.

Une culture de la donnée au sein des directions financières

Enfin, il faut accompagner les équipes métiers dans cette prise de responsabilité. Cela suppose de les former, de les responsabiliser sur la qualité et l’usage des données, et de faire de la donnée un sujet stratégique, pas seulement opérationnel.

Conclusion

La donnée financière ne peut plus être traitée comme un objet purement technique. Elle est au cœur de la performance, du pilotage, de la conformité. Il est donc essentiel qu’elle soit gouvernée par les métiers, avec des outils adaptés, une gouvernance partagée, et une culture forte de l’exploitation des données. 

Redonner la main aux directions financières, ce n’est pas affaiblir la DSI. C’est au contraire construire un partenariat équilibré, au service de la valeur et de la résilience de l’entreprise.

🧩 Check-list – 5 questions stratégie data à se poser en entreprise : 

  • Qui contrôle réellement la donnée financière aujourd’hui ? 
  • Les équipes métiers peuvent-elles y accéder facilement ? 
  • Sont-elles en mesure de modéliser ou d’ajuster leurs règles d’analyse sans IT ? 
  • Dispose-t-on d’une plateforme sécurisée pensée pour leurs usages ? 
  • La donnée est-elle utilisée comme un actif stratégique… ou juste comme une contrainte de reporting ? 

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